B.H.V. C'est quoi ce bazar !
2506.2010

Bruxelles-Halle-Vilvoorde est un arrondissement judiciaire et une circonscription électorale qui englobe
- 19 communes bruxelloises (bilingues)
- 35 communes du Brabant Flamand (unilingues)
Ce découpage est une conséquence du tracé linguistique de 1963.
Première étape
Les néerlandophones veulent l'homogénéité des régions linguistiques: unilingue en Flandre et en Wallonie, et bilingue à Bruxelles. Ils désirent imposer aux francophones de s'intégrer, … et donc d'être bilingues.
A noter que cette revendication coule de source, et la plupart des francophones s'intègrent bien, sauf dans le cas d'une volonté délibérée de ne pas s'intégrer. Je songe notamment au « porc-épique fouronnais » et à José Happart auquel Jean Gol, lors d'un face à face avait répondu « vous êtes infréquentable ».
Ce qui l'est moins, c'est la pression que subit la population wallonne pour se "flamandiser", et la pression que subissent les sociétés immobilières pour qu'elles refusent de vendre à des wallons. C'est aussi le refus catégorique des flamands de valider les élections de certains bourgmestres wallons, ce sont les tracasseries administratives que subit la population wallonne...
Lorsque cette première étape sera franchie
1. Les communes à facilité seront en danger
En théorie, les facilités dont jouissent les 6 communes qui bénéficient du régime spécial (Drogenbos, Kraainem, Linkebeek, Rhode- Saint-Genèse, Wemmel et Wezembeek-Oppem) sont règlementées par la loi, mais comme la liane autour de l'arbre, la loi est faite pour être contournée… et en Belgique nous avons des champions à ce petit jeu.
2. la Flandre aura plus facile de proclamer son indépendance
Car la revendication flamande va plus loin: Suite à la scission de BHV, la Flandre pourrait être tentée d'auto proclamer son indépendance et la frontière de l'État flamand ne pourrait être remise en cause. L'intérêt est donc de bien voter.
Au-delà de cette problématique, les francophones et les partis ont aussi à perdre.
Désavantages de la scission
1. Pour les francophones de BHV :Les 160.0000 francophones des 35 communes flaman-des n'auraient
- plus d''accès à un appareil judiciaire bilingue
- plus le droit de voter pour des candidats francophones de Bruxelles (élections législatives et européennes)
- plus d'enseignement francophone
2. Pour les néerlandophones de BHV
- plus le droit de voter pour des candidats néerlandophones de Bruxelles
3. Pour le FDF
- le succès électoral du FDF est bâti en défendant le droit des francophones, et donc, des francophones habitant à Hal-Vilvoorde aussi.
On voit donc que l'attente est différente que l'on se place du coté des politiciens ou du côté des citoyens. Mais c'est un détail dont la grande majorité des citoyens belges, flamands ou wallons, se soucie peu. Ils sont plus soucieux d'obtenir des engagements durables en termes de pensions, de boulot, de pouvoir d'achat, de soins de santé… et ces dossiers n'avancent pas d'un iota.
La nouvelle chute du gouvernement risque de mettre à mal les avancées dans les secteurs évoqués, et les investisseurs pourraient reconsidérer l'option de la Belgique comme « terre d'accueil ».
Paul THUNISSEN